Système universel de retraite Art. 1er - Version analytique |
AN 1 - Débats 20 février 2020 : 2ème séance du 19 |
Article 1er (suite)Mme la présidente. La parole est à M. Éric Woerth, pour répondre aux questions posées par M. Sébastien Jumel à la fin de la séance précédente. M. Éric
Woerth. Je tiens à apporter quelques précisions s’agissant de
l’application de l’article 40 de la Constitution. M. Sylvain Maillard. Non, nous sommes perdus ! Mme la présidente. La parole est à M. Sébastien Jumel. M.
Sébastien Jumel. Je tiens à remercier le président Woerth d’avoir pris
le soin de nous répondre, témoignant ainsi à notre assemblée un respect qui
tranche singulièrement avec ce dont nous avons l’habitude. Mme Brigitte Bourguignon, présidente de la commission spéciale. Non, vous extrapolez ! M. Sébastien Jumel. En cela, il appuie parfaitement les arguments que nous développons. Rien que pour cette raison, je voulais le remercier de cet éclairage (Sourires sur plusieurs bancs du groupe LR), qui se nourrit de son expertise de président de la commission des finances, qui est donc irréfragable – non susceptible de preuve contraire – et qui alimente une contre-expertise à l’étude d’impact dont nous avons dénoncé les insuffisances… M. Patrick Hetzel. Une étude d’impact indigente ! M. Ugo Bernalicis. Truquée ! M. Sébastien Jumel. …et le caractère tronqué, biaisé, truqué. M. Ugo Bernalicis. C’est une pratique commerciale trompeuse ! M. Sébastien Jumel. Même si nous n’avons pas la même vision de ce que devrait être notre système de retraite, je remercie donc une nouvelle fois le président Woerth de donner raison au groupe GDR lorsqu’il affirme que le système universel va dégrader les retraites. Mme la
présidente. Je suis saisie de quarante et un amendements identiques
tendant à supprimer l’article 1er. M. Gérard
Cherpion. Nous ne sommes pas opposés, bien au contraire, à une réforme
des retraites. En revanche, nous sommes opposés à la réforme des retraites qui
nous est proposée par le Gouvernement, pour plusieurs raisons. M. Patrick Hetzel. Aucune, en effet ! M. Gérard Cherpion. C’est pour toutes ces raisons que nous avons déposé cet amendement de suppression de l’article 1er. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.) Mme la présidente. La parole est à M. Boris Vallaud, pour soutenir l’amendement no 940. M. Boris Vallaud. Nous demandons la suppression d’un article qui, comme je le disais cet après-midi, est le résumé saisissant de toutes les fausses promesses, de tous les boniments entendus à propos de cette réforme. M. Ugo Bernalicis. Pratique commerciale trompeuse ! M. Boris Vallaud. Les Françaises et les Français se demandent s’il s’agit d’une réforme de progrès, c’est-à-dire si demain sera mieux qu’aujourd’hui. M. Pierre Dharréville. Hélas, non ! M. Boris
Vallaud. Hélas, cela ne peut pas leur être promis. Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Hugues Ratenon, pour soutenir l’amendement no 1438 et les seize autres amendements identiques déposés par les membres du groupe La France insoumise. M.
Jean-Hugues Ratenon. En rejetant toutes les propositions de changement
de titre, le Gouvernement refuse d’assumer l’objectif de ce projet de loi.
Permettez-moi de vous rappeler que vous faites fausse route, mesdames, messieurs
les députés de la majorité. Vous êtes ici les représentants du peuple ; or
vous avez entamé la discussion d’un texte qui va totalement à l’encontre de la
volonté de ce dernier. Comme vous l’avez entendu à plusieurs reprises, tant dans
cet hémicycle qu’en commission spéciale, la très grande majorité de la
population continue de s’opposer à votre texte. Vous ne voulez pas entendre
raison mais, je vous le répète, nous nous opposons, comme les Français, à ce
projet de loi. M. Frédéric Petit. Justement, ce projet de loi est fait pour eux ! M. Jean-Hugues Ratenon. Vous avez tout faux dans vos projections, par exemple pour le paramètre de l’âge d’entrée sur le marché de l’emploi. Je rappelle que dans le département de La Réunion, seuls 30 % des jeunes trouvent un emploi dans l’année suivant la fin de leur formation initiale, contre 62 % dans l’hexagone. Pensez aux catastrophes que cela va entraîner et au stress que suscite déjà votre réforme. Mme la présidente. Merci, monsieur Ratenon. M. Jean-Hugues Ratenon. Permettez-moi de terminer, madame la présidente : si j’ai parcouru 11 000 kilomètres, ce n’est pas pour m’arrêter à deux minutes. (Mme Danièle Obono applaudit. – Protestations sur les bancs du groupe LaREM.) Mme la présidente. Terminez rapidement, je vous prie. M. Jean-Hugues Ratenon. Cette situation repousse mécaniquement l’âge de départ à la retraite à taux plein. Pourquoi ne le dites-vous pas à nos concitoyens d’outre-mer ? Vous allez encore les appauvrir en diminuant leurs pensions de retraite, qui sont déjà très maigres. Mme la présidente. Merci, monsieur le député. M. Jean-Hugues Ratenon. Pour cette raison… (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.) Mme la présidente. La parole est à Mme Emmanuelle Ménard, pour soutenir l’amendement no 3904. Mme
Emmanuelle Ménard. On a rappelé tout à l’heure que le Conseil d’État
avait considéré l’étude d’impact de ce projet de loi comme lacunaire. Dans un
contexte de mouvements sociaux explosifs, il convient de reporter la réforme
pour la présenter devant le Parlement lorsqu’elle sera aboutie. En l’état, le
Parlement n’est pas en mesure de se prononcer sur cette réforme considérable,
qui affecte, je le rappelle, tout le système de retraite français et toute notre
économie sociale. Mme la
présidente. L’amendement no 24379 de Mme Constance
Le Grip est défendu. Mme Agnès
Thill. Nous sommes nombreux à penser qu’une réforme de notre système de
retraite est nécessaire – nous ne remettons pas cela en cause. Cependant,
le système de retraite par points et la prise en compte de la totalité de la
carrière étaient deux sujets distincts, qui sont dorénavant liés dans le projet
de loi : c’est bien là la difficulté. Mme la présidente. La parole est à M. Nicolas Dupont-Aignan, pour soutenir l’amendement no 25195. M. Nicolas
Dupont-Aignan. On nous parle d’équité, alors que chaque euro cotisé
n’ouvrira pas les mêmes droits selon les générations et les années, c’est une
évidence. On nous parle d’égalité entre les hommes et les femmes, alors qu’il
est complètement faux de prétendre que les femmes vont gagner à la réforme. Tout
au contraire, elles vont y perdre énormément. Le calcul de la pension à partir
de l’ensemble de la carrière et non plus des six derniers mois pour les
fonctionnaires ou des vingt-cinq meilleures années pour les salariés va
considérablement pénaliser les femmes, dont les carrières sont moins
régulières : voilà une réalité que vous dissimulez. Mme la présidente. La parole est à M. Fabien Roussel, pour soutenir les amendements identiques nos 25458 à 25472 et no 26714. M. Fabien
Roussel. Nous demandons la suppression de cet article par ces
amendements rescapés des 1 184 amendements des députés communistes
supprimés par la présidence – je ne parle pas de vous, madame la
présidente ! Un député du groupe LaREM. C’est faux ! M. Fabien
Roussel. …faisant passer la part de notre système de retraite dans le
PIB à 12,9 % : AXA et Blackrock vous remercient. Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Gosselin, pour soutenir l’amendement no 37586. M. Philippe
Gosselin. Vous employez la méthode Coué, c’est bel et bien votre
méthode ; mais, en réalité, votre projet de réforme ne correspond en rien
aux attentes de nos concitoyens. Mme la présidente. La parole est à M. Olivier Marleix, pour soutenir l’amendement no 40006. M. Olivier
Marleix. Cet amendement tend à supprimer l’article 1er, qui
cristallise toutes les injustices de ce texte : l’abandon du calcul fondé
sur les vingt-cinq meilleures années, qui pénalisera les carrières ascendantes
et se traduira par une baisse globale des pensions de 10 % ;
l’injustice envers les femmes élevant des enfants, les 5 % que vous
prévoyez pour elles n’étant évidemment pas l’équivalent de la majoration de huit
trimestres ; l’injustice envers les indépendants, les professions
libérales, les commerçants, les artisans, qui verront leurs cotisations
augmenter ; l’injustice de l’âge pivot, puisque les Français dont les
revenus sont les plus faibles seront obligés, le plus souvent, d’attendre leurs
67 ans pour partir à la retraite ; enfin, l’injustice envers les
fonctionnaires, évidemment. Mme la présidente. La parole est à M. Nicolas Turquois, rapporteur de la commission spéciale pour le titre Ier, pour donner l’avis de la commission sur les amendements de suppression. M. Nicolas Turquois, rapporteur de la commission spéciale pour le titre Ier. Il me semble que notre rôle de législateur est de nous consacrer au texte. M. Frédéric Reiss. C’est ce que nous faisons ! M. Nicolas
Turquois, rapporteur. J’entends que l’opposition puisse ne pas
approuver les outils choisis par la majorité pour relever le défi des retraites,
mais ce n’est pas d’eux qu’il s’agit dans cet article. Supprimer
l’article 1er, ce serait supprimer l’affirmation de
l’attachement de la nation à un système par répartition – mais c’est
peut-être ce que vous souhaitez. Ce serait également supprimer les objectifs de
solidarité et d’équité – là encore, vous êtes tout à fait en droit de le
souhaiter, mais nous pensons, nous, qu’ils sont importants. M. Ugo Bernalicis. Il n’est pas mauvais en sophismes ! M. Nicolas Turquois, rapporteur. …ou encore l’objectif de soutenabilité économique, auquel vous me sembliez pourtant attachés, mesdames et messieurs du groupe Les Républicains. Mme Danièle Obono. Ce sont vos mensonges que l’on veut supprimer ! M. Nicolas Turquois, rapporteur. Vous demandez enfin qu’on supprime le paragraphe II, qui affirme l’engagement du Gouvernement d’accompagner la revalorisation du salaire des enseignants et des chercheurs. M. Nicolas Dupont-Aignan. C’est une injonction au Gouvernement ! C’est inconstitutionnel ! M. Nicolas Turquois, rapporteur. Je vous rappelle que la situation actuelle des enseignants et des chercheurs est due à un sous-investissement massif et répété des majorités précédentes, auxquelles vous avez appartenu,… Mme Christine Pires Beaune. Cela fait deux ans et demi que vous êtes là ! M. Nicolas Turquois, rapporteur. …d’où un décalage de trente points de pourcentage environ entre leurs salaires et ceux de leurs homologues belges ou allemands. M. Patrick Hetzel. Qu’avez-vous fait depuis trois ans ? Mme Christine Pires Beaune. Qu’avez-vous donc fait ? Mme Danièle Obono. Que dalle ! M. Nicolas Turquois, rapporteur. Vous ne serez donc pas surpris que mon avis soit défavorable. Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d’État chargé des retraites, pour donner l’avis du Gouvernement. M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites. C’est vrai qu’il est pour le moins baroque de voir de nombreux parlementaires demander qu’on supprime les principes d’équité, de solidarité, de responsabilité, alors qu’ils nous ont eux-mêmes rabâché l’importance de tel ou tel de ces trois principes selon les bancs sur lesquels ils siègent ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.) Mme Danièle Obono. C’est la novlangue que l’on veut supprimer ! M. Fabien Roussel. Avant tout, le principe de vérité ! M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. J’en déduis qu’il n’y a plus lieu de respecter le principe de responsabilité et que la solidarité n’a plus grand intérêt… M. Patrick Hetzel. C’est faiblard, comme argument ! Mme Danièle Obono. On veut supprimer votre baratin ! M. Ugo Bernalicis. Pratique commerciale trompeuse ! M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. M. Dupont-Aignan nous ressert toujours le même argument, qu’il habille des mots qui lui sont propres. Je voudrais d’abord vous dire, monsieur le député, que je suis très curieux de savoir à quelle ligne, à quel article, à quelle page du projet de loi est institué un régime spécial pour ceux qui gagnent plus de trois fois le plafond annuel de la sécurité sociale, le PASS. C’est parfaitement inexact et ce n’est pas en répétant dix fois des inexactitudes que vous en faites des arguments sérieux. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Nicolas Dupont-Aignan. Combien ça coûte ? M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. Il aurait peut-être été plus intéressant d’aborder ce débat en se demandant pourquoi nous avons limité à trois PASS le plafond de cotisation dans le cadre du système universel de retraite, question à laquelle le rapporteur a clairement répondu dès hier – mais vous n’étiez peut-être pas là, monsieur le député – avant que je ne complète ses propos. M. Jean-Jacques Bridey. Il était absent ! M. Nicolas Dupont-Aignan. Pas du tout, j’étais là ! M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. M. le rapporteur a
expliqué que la baisse des cotisations ne s’abattrait pas comme un couperet
au-delà de trois PASS, mais serait progressive. Je vous ai moi-même indiqué
qu’il n’est pas avantageux pour un système par répartition d’inclure un grand
nombre de cotisants au-delà de trois PASS, ce que souligne M. Piketty lui-même,
éminent économiste souvent cité sur les bancs de la gauche. En effet,
l’espérance de vie de ces cotisants, qui bénéficient des pensions les plus
élevées, dépasse de plus de deux ans et demi l’espérance de vie des autres
cotisants, d’où une sorte de redistribution inversée, qui voit les plus
vulnérables et les moins bien lotis contribuer aux pensions les plus
élevées. M. Ugo Bernalicis. Mais si, allez-y ! M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. …je voudrais tout de même
donner quelques éléments. M. Sébastien Jumel. Mais non ! M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. La réalité incontestable, que quiconque peut vérifier aisément, la voici : le système de base, qui retient les vingt-cinq meilleures années, est limité à un PASS. M. Sébastien Jumel. Et les bons boulots, on les a en début de carrière, peut-être ? M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. Vous pouvez vous en assurer
vous-même, monsieur Jumel, mais vous ne l’avez pas dit. C’était probablement un
oubli ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM et sur
quelques bancs du groupe MODEM.) M. Sébastien Jumel. C’est vous qui les avez désindexés ! M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. Cette situation est
parfaitement incontestable, monsieur le président de la commission des finances,
et j’espère que vous le rappellerez vous-même tout à l’heure. M. Éric Coquerel. Ça y est, il devient incompréhensible ! M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. Voilà l’explication, fondée sur
des éléments objectifs, n’en déplaise à ceux qui ne cessent de nous reprocher de
ne pas fournir de réponse. Mme Clémentine Autain. C’est une blague ? Ils cotisent à 2,8 % ! M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. …jusqu’à trois PASS. Ils n’en
sont pas exclus, contrairement à ce que vous affirmez. Ce n’est qu’au-delà de
trois PASS qu’ils sortent du système universel. M. Frédéric Petit. Bravo ! M. Éric Coquerel. Incompréhensible ! Mme la présidente. La parole est à Mme Marie-Christine Dalloz. Mme
Marie-Christine Dalloz. Monsieur le rapporteur nous demande de nous en
tenir au texte. Soit, je m’en tiendrai au texte, rien qu’au texte, et plus
précisément à l’article 1er. Les Républicains partagent un
principe avec votre projet : le souci de maintenir la répartition. Le
système français de retraite est un régime par répartition ; ce principe,
nous le validons. En revanche, les six objectifs que vous assignez à votre
réforme dans l’article 1er ne sont que de la communication, de
l’affichage et des vœux pieux. Mme la présidente. La parole est à M. Nicolas Dupont-Aignan. M. Nicolas
Dupont-Aignan. Je constate un progrès, monsieur le secrétaire
d’État : vous avez repris la réponse du rapporteur, que j’avais bien
entendue hier, en nous expliquant qu’au-delà des trois PASS, la transition
depuis le régime par répartition serait progressive. Je vous soumets donc une
question, et j’espère que votre réponse aura la clarté qu’exige le Conseil
constitutionnel. Peut-être cette perspective finira-t-elle d’ailleurs par faire
réfléchir le Gouvernement : si ce dernier ne répond pas aux questions en
plus d’avoir prévu de recourir à vingt-neuf ordonnances et voit, pour ces
raisons, son projet de loi ruiné par une décision d’inconstitutionnalité, il
rira moins ! Mme la présidente. Merci, monsieur le député. M. Nicolas Dupont-Aignan. Vous nous expliquez que les plus riches ont une meilleure espérance de vie, et qu’ils ne doivent donc plus cotiser. M. Frédéric Petit. Mais ils cotisent ! M. Nicolas Dupont-Aignan. Faut-il comprendre que tous ceux qui ont une belle espérance de vie ne doivent plus cotiser ? C’est un raisonnement par l’absurde ! Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Vigier. M. Philippe Vigier. Mon groupe n’a certes pas déposé d’amendement de suppression de l’article 1er,… M. Ugo Bernalicis. C’est dommage ! M. Philippe
Vigier. …mais je vous demande instamment d’éclairer nos débats, monsieur
le secrétaire d’État, tout particulièrement sur un sujet. À l’alinéa 8 est
visé « un objectif de liberté de choix pour
les assurés, leur permettant, sous réserve
d’un âge minimum, de décider de leur
date de départ à la retraite en fonction du
montant de leur retraite ». Quel est cet âge minimal ? A-t-il vocation
à évoluer ? Est-ce un âge pivot ou un âge d’équilibre ? Vous devez
nous répondre, d’autant que les conséquences de la réforme différeront selon les
catégories socioprofessionnelles – salariés du public, du privé ou
indépendants. M. Ugo Bernalicis. Ça dépend, ça dépasse… M. Philippe Vigier. Nous pourrons alors voter en toute connaissance de cause. (Applaudissements sur les bancs du groupe LT.) Mme la présidente. La parole est à Mme Clémentine Autain. Mme Clémentine Autain. L’article 1er procède à une forme d’obstruction. M. Bruno Millienne. Je suis inquiet, car ce sont des spécialistes qui le disent ! Mme
Clémentine Autain. En effet, il affirme de grands principes qui se
fracassent contre les articles et les propositions concrètes qu’ils contiennent.
En définitive, votre projet aboutira à une élévation de l’âge de départ à la
retraite et à une diminution du niveau des pensions – conséquences en
contradiction avec les principes que vous annoncez à
l’article 1er. C’est pourquoi cet article nuit à la clarté et à
la sincérité du débat. M. Bruno Millienne. C’est faux ! Mme Clémentine Autain. Quant aux fonctionnaires, c’est peu de dire qu’ils ne bénéficieront pas de la solidarité, puisque leur taux de remplacement se dégradera considérablement, de 32 %. Mme Caroline Fiat. Eh oui ! Mme Clémentine Autain. Vous prônez l’égalité entre les hommes et les femmes en matière de retraite ; quelle plaisanterie, quand on sait que les femmes ont les carrières les plus hachées et les salaires les plus bas ! Dans votre système, elles seront forcément perdantes ! M. Nicolas Dupont-Aignan. C’est évident ! Mme Clémentine Autain. Les compensations que vous annoncez ne seront pas suffisantes. D’ailleurs, nous ne savons toujours pas ce qu’il adviendra des pensions de réversion ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe FI.) M. Bruno Millienne. Que de fake news ! Mme la présidente. La parole est à M. Régis Juanico. M. Régis
Juanico. Comme M. Boris Vallaud l’a très bien expliqué en
présentant notre amendement de suppression, tous les beaux principes que vous
affichez dans l’article 1er à propos du système universel de
retraite sont battus en brèche par la réalité. Vous parlez de liberté de choix
du départ à la retraite, mais vous oubliez la mécanique infernale de l’âge
d’équilibre : il sera de 65 ans en 2037, voire plus élevé encore
ultérieurement, en fonction de l’espérance de vie. Cette mécanique conduit
inexorablement à une réduction du niveau des pensions. Un ouvrier qui aura
commencé à travailler à 20 ans et qui partira à la retraite après
quarante-trois ans d’activité se verra appliquer, à 63 ans, une décote de
10 %. En revanche, un cadre supérieur qui aura commencé à travailler à
24 ans et qui partira après quarante-trois ans d’activité se verra
appliquer, à 67 ans, une surcote de 10 %. Toute l’injustice de votre
projet est résumée dans ces exemples. M. Erwan Balanant. Mais non ! M. Régis Juanico. …puisque tous les paramètres évolueront, y compris la valeur du point et l’âge d’équilibre. Les futurs retraités connaîtront au dernier moment l’âge auquel ils pourront partir à la retraite. M. Éric Woerth. C’est fait exprès ! M. Régis
Juanico. Vous dites vouloir garantir un niveau de vie satisfaisant aux
retraités, mais vous n’expliquez ni comment évoluera le taux de remplacement, ni
quel sera le niveau de vie des retraités par rapport à celui des
actifs. M. Nicolas Dupont-Aignan. Bien sûr ! M. Régis Juanico. Je pense notamment aux plus jeunes, qui débutent souvent leur vie active par des contrats précaires et des périodes de chômage non indemnisées. Or le chômage non indemnisé ne créera pas de point de retraite, tandis que le chômage indemnisé crée moins de points depuis votre réforme de l’assurance chômage, qui est une véritable injustice. Voilà la réalité de l’article 1er ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SOC. – M. Nicolas Dupont-Aignan applaudit également.) Mme la présidente. La parole est à M. Hubert Wulfranc. M. Hubert
Wulfranc. Si les députés communistes ont déposé un amendement de
suppression de l’article 1er, c’est parce que nous sommes en
totale opposition avec votre texte. À ma remarque, hier, concernant le caractère
régressif de votre projet de loi, vous m’avez répondu, monsieur le secrétaire
d’État, que nous devions parler du fond. M. Fabien Roussel. Tout à fait ! M. Hubert Wulfranc. Voilà où nous plaçons la barre : une retraite à 60 ans, des départs anticipés sur le fondement de la pénibilité, des espérances de vie qui nous orientent vers des départs anticipés à 55 ans, et le SMIC comme niveau de vie des retraités. M. Fabien Roussel. Enfin un peu d’ambition ! M. Hubert Wulfranc. Voilà notre projet progressiste ;… M. Bruno Millienne. Et vous le financez comment ? M. Hubert Wulfranc. …nous allons en chercher les moyens. M. Bruno Millienne. Où donc ? M. Sébastien Jumel. Dans vos poches ! M. Hubert Wulfranc. Nous allons les chercher en appliquant une règle simple, que vous vous refusez à mettre en œuvre : celle des vases communicants. (« Ah ! » sur les bancs du groupe MODEM.) Entre autres, la cotisation sociale du capital,… M. Sébastien Jumel. Et voilà ! Mme Clémentine Autain. C’est dur, ça fait mal, hein ? M. Hubert Wulfranc. …qui nécessiterait une déclinaison, mais dont, à l’instant où je vous parle, nous estimons le montant à 14 milliards d’euros. À la revoyure pour la suite du débat ! (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Mme la présidente. La parole est à M. Éric Girardin. M. Éric
Girardin. Depuis le début de la semaine, nous sommes réunis pour parler
solennellement d’un projet important : la construction d’un nouveau système
de retraite. Pourquoi un nouveau système ? Depuis la création, après la
seconde guerre mondiale, du régime général puis des régimes généraux, deux
critères ont présidé à leur construction : un rapport entre cotisants et
retraités très favorable aux cotisants, et une performance économique régulière
du pays. (M. Aurélien Pradié proteste.) On voulait un
système qui soit financièrement pérenne, mais aussi et surtout un bon niveau de
retraite pour tout le monde. M. Éric Coquerel. Oui : la richesse n’a cessé d’augmenter ! M. Éric Girardin. Faute d’adaptation, les choses peuvent devenir très compliquées. Si nous n’y avions pas pris garde, le système aurait d’ailleurs pu dériver. M. Aurélien Pradié. Vous parlez pour ne rien dire ! M. Éric Girardin. Pour répondre à un certain nombre de questions au sujet des supposés projets qu’on nous oppose, avancer l’âge de départ a déjà été tenté en 1981. Dix réformes se sont alors succédé pour permettre, tout simplement, que le système survive. Il faut donc passer à autre chose, à quelque chose qui s’adapte au monde d’aujourd’hui,… (Exclamations sur les bancs des groupes LR et FI.) Mme Clémentine Autain. Au monde de demain ! M. Éric Girardin. …qui embarque tous les Français. Aujourd’hui, les rapports démographiques par branche ont dérivé : un certain nombre de professions comptent peu ou pas de cotisants et beaucoup de retraités. M. Christian Hutin. Les avocats, par exemple ! Mme la présidente. Merci, monsieur Girardin. M. Éric Girardin. Ces situations sont invivables. Il faut donc ramener tout le monde vers le pot commun. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) Mme la présidente. La parole est à M. Thierry Benoit. M. Thierry
Benoit. Puisque nous en sommes aux principes directeurs du projet de
loi, je voudrais aborder un point qui, certainement, nous importe à tous :
les droits familiaux. Un député du groupe LR. Moins qu’avant ! M. Thierry Benoit. …une majoration de 5 % par enfant, et, à partir du troisième enfant, 2 % supplémentaires. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM. – Protestations sur les bancs des groupes FI et GDR.) M. Fabien Roussel. Combien de trimestres ? M. Thierry Benoit. Enfin, des points seront accordés pour l’éducation des enfants, ce qui constitue une mesure inédite. Il est important de le souligner à l’intention de ceux, nombreux dans cet hémicycle, qui sont sensibles à la question des droits familiaux. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.) C’est l’un des éléments qui motivent mon opposition à la suppression de l’article 1er : je souhaite approfondir ces nouveaux droits qui concernent notamment les familles. (Mêmes mouvements.) Mme Danièle Obono. Cela n’a rien de nouveau ! Mme la présidente. La parole est à M. Erwan Balanant. M. Erwan
Balanant. Nous avançons lentement, mais nous avançons. Hier soir, le
groupe Socialistes, ainsi que M. Jumel, il me semble, comparant nos
promesses au programme de M. Macron, nous ont accusés de modifier l’âge du
départ à la retraite.
(« Oui ! » sur les
bancs des groupes FI et GDR.) Mme Clémentine Autain. Et demain ? Mme Danièle Obono. Vous allez empirer les choses ! M. Erwan Balanant. Pour une femme qui a eu une carrière hachée, qui n’a pas cotisé durant les quarante-deux ans et demi que vous avez adoptés, messieurs Vallaud et Juanico,… M. Christian Hutin. À l’époque, M. Vallaud n’était pas député ! M. Erwan Balanant. …il s’élève à 67 ans. (Exclamations sur les bancs des groupes SOC et GDR.) M. Fabien Roussel. Supprimez la décote ! M. Erwan Balanant. Dans notre projet, la fin de la décote survient à 64 ans. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes MODEM et LaREM.) Pour les nombreuses femmes et les nombreux hommes qui ont eu des carrières hachées, nous avançons donc de trois ans le moment de la décote. Je suis désolé, mais partir à 67 ans ou à 64 ans, ce n’est pas la même chose ! (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes MODEM et LaREM.) M. Ugo Bernalicis. Pratique commerciale trompeuse, une fois de plus ! Mme la
présidente. Sur les amendements identiques nos 1489 et
identiques à venir, je suis saisie par le groupe de la Gauche démocrate et
républicaine d’une demande de scrutin public. Rappels au règlementMme la présidente. La parole est à M. Sébastien Jumel, pour un rappel au règlement. M.
Sébastien Jumel. Pour fait personnel, madame la présidente, au titre du
premier alinéa de l’article 58 du règlement. Mon nom a été cité, mon
intervention déformée. (M. Erwan Balanant rit.
– Exclamations et applaudissements sur plusieurs bancs du
groupe LaREM et sur les bancs du groupe MODEM.) M. Bruno Millienne. Tartuffe ! M. Sébastien Jumel. Au groupe du Mouvement démocrate et apparentés, aux marcheurs, à ceux qui sont aux ordres, je n’ai pas reproché d’avoir parlé de la manière dont ils vont sacrifier les femmes à ce mauvais projet. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe LaREM et sur les bancs du groupe MODEM.) J’ai indiqué que, dans les professions de foi que chacun peut consulter sur le site du ministère de l’intérieur, la quasi-totalité voire la totalité d’entre eux ont fait l’impasse sur le sujet ou menti en promettant aux électeurs qu’ils garantiraient à tous la retraite à 62 ans. M. Jean-Jacques Bridey. C’est ce que nous faisons ! M. Sébastien Jumel. Aujourd’hui, vous faites le contraire de ce que vous aviez annoncé ! (Mêmes mouvements.) Un député du groupe LaREM. L’âge légal n’a pas bougé ! M. Erwan Balanant et plusieurs membres du groupe LaREM. Ce n’est pas un rappel au règlement ! M. Sébastien Jumel. Quant au fond, la suppression de la majoration de durée d’assurance, la suppression de la majoration de pension de 10 % pour les parents d’enfants de 3 ans et plus, l’application de la décote aux femmes qui ont eu une carrière hachée, vont faire des femmes les grandes perdantes de votre réforme. Cela, nous vous le ferons boire jusqu’à la lie ! (Mêmes mouvements.) Mme la présidente. Mesdames et messieurs les députés, le rappel au règlement pour fait personnel de M. Jumel m’autorise à vous remettre certaines règles en mémoire. D’une part, monsieur Jumel, ce n’est pas parce que l’on a cité votre nom que vous êtes gravement mis en cause, ce qui justifierait un rappel au règlement. (Protestations sur plusieurs bancs des groupes FI et GDR.) M. Bruno Millienne. Merci, madame la présidente ! M. Sébastien Jumel. C’est surtout que mes propos ont été déformés ! Mme la présidente. D’autre part, chers collègues, vous ne prenez pas la parole pour répondre à un seul d’entre nous, mais pour vous adresser à l’ensemble de notre assemblée. Par conséquent, je vous demande de ne pas citer vos collègues, afin de ne pas motiver de rappels au règlement pour fait personnel. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM. – M. Philippe Vigier applaudit également.) M. Bruno Millienne. Madame la présidente, vous avez raison ! Mme la présidente. La parole est à Mme Clémentine Autain, pour un rappel au règlement. Mme Clémentine Autain. Qui se fonde sur l’article 98-1 du règlement. Nous venons d’être informés que 114 de nos amendements avaient été écartés, sans que rien ne le justifie. (Exclamations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Bruno Millienne. Sauf l’article 40 de la Constitution ! M. Woerth vous a répondu tout à l’heure ! Mme Clémentine Autain. Nous avons débattu plusieurs heures durant des conditions de recevabilité de nos amendements et de leur examen en séance. Je constate que la mise à l’écart de ces 114 amendements n’est pas motivée… M. Bruno Millienne. Si, si ! Mme Clémentine Autain. …et relève d’une ostracisation des oppositions, d’une volonté de votre majorité de contraindre le débat, d’empêcher que nous ne fassions valoir nos droits à débattre dans un cadre démocratique. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – Protestations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Rémy Rebeyrotte. Oh là là ! Mme la présidente. Monsieur Millienne, arrêtez de vitupérer de la sorte : vous pouvez parler calmement. M. Christian Hutin. La démocratie, monsieur Millienne, n’oubliez pas la démocratie ! Mme la présidente. Madame Autain, je suppose qu’il s’agit du même cas de figure que tout à l’heure. M. Woerth, président de la commission des finances, a répondu à cette question. Mme Clémentine Autain. Pas concernant ces 114 amendements ! Mme la présidente. La parole est à M. Boris Vallaud, pour un rappel au règlement. M. Boris Vallaud. Il se fonde sur l’article 100 du règlement. Vous nous avez indiqué tout à l’heure que vous produiriez dans les meilleurs délais les textes, examinés par le passé, sur lesquels s’est constamment appuyé le président Ferrand pour instaurer une pratique que nous avons contestée : faire tomber les amendements qui ont les mêmes motifs mais portent sur des articles différents. Cette controverse a commencé à quinze heures ; il est vingt-deux heures trente. M. Christian Hutin. Et le président est allé se coucher ! Il dort ! M. Boris Vallaud. Le président paraissait très au fait de ce dont il parlait : il devait avoir sous la main ces fameux textes, que nous attendons toujours. Aucun doute ne doit subsister concernant le bien-fondé de ses décisions. (M. Christian Hutin applaudit. – Exclamations sur divers bancs.) M. Sébastien Jumel. Bravo ! Mme la présidente. Monsieur Vallaud, je ne dispose pas de ces éléments. Sans doute arriveront-ils demain dans la matinée. (Protestations sur les bancs des groupes SOC et GDR.) M. Sébastien Jumel. Il faut demander une suspension de séance ! Article 1er (suite)Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement no 5 et les amendements identiques. (Il est procédé au scrutin.) Mme la
présidente. Voici le résultat du
scrutin : (Les amendements identiques nos 5 et suivants ne sont pas adoptés.) Mme la présidente. Encore un rappel au règlement, monsieur Jumel ? Il ne faut pas abuser des bonnes choses. M. Sébastien Jumel. Madame la présidente, je connais l’efficacité des fonctionnaires qui vont se voir pénaliser par cette mauvaise réforme. S’ils ne nous transmettent pas les documents que nous demandons, c’est qu’on ne leur permet pas de le faire, ou que ces documents n’existent pas. Je demande donc une suspension de séance, afin de leur permettre de les retrouver. M. Rémy Rebeyrotte. Oh là là ! On se croirait au Soviet suprême ! Suspension et reprise de la séanceMme la présidente. La séance est suspendue. (La séance, suspendue à vingt-deux heures trente, est reprise à vingt-deux heures trente-cinq.) Mme la
présidente. La séance est reprise. Rappels au règlementMme la présidente. La parole est à M. Sébastien Jumel, pour un rappel au règlement. M.
Sébastien Jumel. Madame la présidente, je vous remercie de nous avoir
communiqué oralement ces éléments ; je souhaiterais qu’une copie écrite
nous soit transmise pour que nous puissions les vérifier. Cela étant, ces
quelques exemples ne témoignent pas d’une pratique ininterrompue. Nous avons
nous-mêmes prouvé que lors de l’examen du projet de loi relatif à la réforme des
retraites en 2013, ce procédé n’a pas été utilisé. Or, pour que cette pratique
devienne une jurisprudence établie et irréfragable et s’impose à l’Assemblée
nationale, elle doit avoir été continue. Les quelques exemples que vous citez ne
suffiront pas à emporter notre conviction. Une réunion de la conférence des
présidents n’est pas de nature à modifier la Constitution, ni à établir une
jurisprudence du Conseil constitutionnel. M. Nicolas Dupont-Aignan. Excellent ! Mme la présidente. Je précise que ces éléments étaient prêts mais ne m’avaient pas encore été communiqués. M. Sébastien Jumel. Je n’en doute pas. Mme la
présidente. La liste écrite vous en sera transmise. M. Boris
Vallaud. Rappel au règlement sur le fondement de
l’article 100. Mme la présidente. La parole est à M. Ugo Bernalicis. M. Ugo
Bernalicis. Rappel au règlement sur le fondement des articles 100
et 52. Je partage les interprétations de mes collègues et je vous remercie
de nous avoir communiqué ces éléments qui, d’ailleurs, renforcent nos arguments
contre la décision qui a été prise. Mme la présidente. Monsieur le député… M. Ugo Bernalicis. C’est insupportable ! Mme la présidente. Les termes mêmes que vous employez montrent qu’il ne s’agit pas d’un rappel au règlement. Mme Brigitte Bourguignon, présidente de la commission spéciale. Non, ce n’était pas un rappel au règlement ! Article 1er (suite)Mme la
présidente. Je suis saisie d’une série de dix-huit amendements
identiques. Cette série se compose des amendements no 1489 et
identiques déposés par les membres du groupe La France insoumise et de
l’amendement no 37169 de M. Nicolas Dupont-Aignan. M. Michel
Larive. Cet amendement tend à supprimer le paragraphe I, qui
prévoit de modifier le code de la sécurité sociale en posant le principe des
vases communicants. En effet, le déficit des caisses de retraite pourrait être
comblé en puisant dans les caisses de la sécurité sociale, ce qui creuserait
encore davantage le déficit. Mme la présidente. La parole est à M. Nicolas Dupont-Aignan, pour soutenir l’amendement no 37169. M. Nicolas
Dupont-Aignan. La réforme entame le principe de répartition. Ce qui est
décidé aujourd’hui pour les plus hauts revenus pourra l’être demain pour des
revenus inférieurs : il suffira d’abaisser le plafond. Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission sur ces amendements identiques ? M. Nicolas Turquois, rapporteur. À titre personnel, sans connaître l’historique des pratiques de l’Assemblée, je tiens en préambule à faire remarquer que les rappels au règlement successifs et les amendements visant à substituer au mot « universel » le mot « inéquitable » sont contreproductifs pour la mission de l’Assemblée nationale et notre travail de parlementaires. Nous allons devoir nous exprimer, à de nombreuses reprises, sur les amendements du groupe La France insoumise tendant à supprimer les alinéas un à un : ce n’est pas là ma conception du travail parlementaire, qui doit servir à enrichir le texte. C’est un travail a minima. Je serai donc défavorable à tous ces amendements. M. Nicolas Dupont-Aignan. Répondez aux questions ! M. Nicolas Turquois, rapporteur. Je vais maintenant répondre à quelques interpellations. M. Sébastien Jumel. Faites-le plutôt taire ! M. Nicolas
Turquois, rapporteur. Monsieur Dupont-Aignan, en défendant votre
amendement dans lequel vous demandez la suppression de
l’alinéa 1er, vous avez évoqué le plafond des trois PASS :
je ne vois pas le rapport puisque le sujet n’est abordé qu’à l’article 13
– nous y viendrons. Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ? M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. M. le rapporteur a apporté un éclairage technique qui sera, je le crois, utile à la représentation nationale. Monsieur Dupont-Aignan a l’air satisfait – ou presque. M. Nicolas Dupont-Aignan. Je commence à comprendre ! M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. M. le rapporteur a pris le temps d’apporter quelques éléments chiffrés pour expliquer cette sortie en fuseau. M. Hervé Saulignac. Et quels sont vos, arguments à vous ? M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. M. le rapporteur vous a
expliqué à quoi correspondait la notion d’âge minimum. Sans vouloir embrouiller
le débat, puisque vous n’avez pas déposé d’amendement de suppression et que je
ne suis censé m’exprimer que sur ceux-ci, j’ajouterai quelques exemples :
un policier pourra partir à 52 ans, et un militaire pourrait partir à la
retraite après dix-sept ans de carrière, s’il est homme du rang ou
sous-officier, ou vingt-sept ans s’il est officier. Voilà quelques points qu’il
convient de distinguer de l’âge minimum, qui constitue une référence
globale. M. Philippe Vigier. Elle est née en 1990. M. Ugo Bernalicis. Si elle est à la SNCF depuis trois mois… M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. Quoi qu’il en soit, une chose
est certaine : c’est la règle de la proportionnalité qui s’appliquera.
Cette personne pourra partir plus tôt à due proportion de la carrière effectuée,
c’est-à-dire en fonction du nombre d’années de cotisation validées rapporté au
nombre total d’années exigées dans l’ancien système. M. Patrick Hetzel. Tout cela n’est pas très clair. Vous nous embrouillez plus qu’autre chose. M. Pierre Cordier. On ne comprend rien ! M. Ugo Bernalicis. Encore des motifs de censure pour le Conseil constitutionnel ! Mme la présidente. La parole est à M. Olivier Marleix. M. Olivier
Marleix. L’article 1er réaffirme les deux principes
généraux que sont l’universalité du système et le choix d’un financement par
répartition. Je souhaite y revenir, monsieur le secrétaire d’État, car vous
n’avez pas apporté d’éléments à l’Assemblée sur la question de l’assiette des
cotisations, laquelle renvoie, qu’on le veuille ou non, à ces deux principes.
L’abaissement du seuil d’exonération de huit à trois PASS – qui exclut plus
de 300 000 personnes de la sécurité sociale pour la part du salaire
qui dépasse trois PASS – va créer, sur toute la période de transition, un
déficit cumulé de près de 65 milliards. Ce montant colossal est celui que
l’AGIRC-ARRCO a communiqué aux organisations syndicales. M. Nicolas Dupont-Aignan et M. Patrick Hetzel. Très bien ! Mme la présidente. La parole est à M. Bruno Fuchs. M. Bruno Fuchs. Puisque l’on entend beaucoup de contrevérités et d’approximations, je voudrais, moi aussi, faire une citation, en convoquant un auteur de référence pour une grande partie de l’hémicycle. Thomas Piketty, dans son ouvrage Pour un nouveau système de retraite, écrit : « Traiter les super-cadres à 250 000 euros annuels de la même façon que les salariés au salaire minimum n’a aucun intérêt du point de vue de la redistribution. Prélever des cotisations jusqu’à 266 000 euros de salaire annuel permet certes de faire rentrer des recettes supplémentaires, sauf qu’à la sortie, les cadres en question bénéficient d’une retraite calculée en référence au salaire ayant servi de base aux cotisations. Si l’on ajoute à cela que les cadres tendent à bénéficier d’une espérance de vie supérieure à la moyenne, le résultat est que les cotisations ainsi prélevées tendent à être inférieures aux pensions correspondantes. » (Applaudissements sur quelques bancs des groupes MODEM et LaREM.) M. Sylvain Maillard. Il est bon, ce Piketty ! M. Bruno Fuchs. Voilà qui apporte certains éléments de réponse à vos interrogations et à beaucoup de contre-vérités. Il ajoute : « Cette distribution à l’envers est d’autant plus regrettable que ces cadres ne sont généralement pas demandeurs d’un plafond aussi élevé. Quel est le bon niveau de plafond pour assurer un bon système de redistribution ? À l’évidence, nous nous garderons bien de trancher cette question qui mérite d’être débattue. Il nous semble toutefois qu’un plafond de l’ordre de deux à trois PASS serait raisonnable. Au-delà de trois PASS, ce serait excessif pour assurer un bon système de redistribution. » (Applaudissements sur quelques bancs des groupes MODEM et LaREM.) Mme la présidente. La parole est à M. Adrien Quatennens. M. Adrien Quatennens. L’alinéa 1er concerne la sécurité sociale, fondée, je le rappelle, sur le principe suivant : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Or, à nos yeux, le projet de loi porte atteinte à ce principe. Le but est bien que les 300 milliards d’euros de la sécurité sociale consacrés aux retraites fuient petit à petit vers la capitalisation. M. Bruno Millienne. Allez, c’est reparti ! M. Adrien Quatennens. Je veux apporter à ma contribution au débat sur les hauts revenus. En effet, de 324 000 euros annuels, le plafond sera ramené à 120 000 euros. Cela signifie qu’au-delà de 10 000 euros par mois, on versera une cotisation symbolique – « vous dites « solidaire » – de 2,8 %… (Exclamations sur les bancs du groupe MODEM.) M. Erwan Balanant. Ça rapporte de l’argent pour les plus faibles ! M. Bruno Millienne. Vous n’écoutez rien ! M. Adrien Quatennens. … sans acquérir de droits supplémentaires. M. Cyrille Isaac-Sibille. Voilà ! Mme la présidente. Je vous en prie ! Seul M. Quatennens a la parole. M. Adrien Quatennens. Je vous ai compris, chers collègues. Mais croyez-vous que les riches – ceux qui gagnent plus de 120 000 euros par an – vont se laisser faire les poches ? Non. Ils voudront compléter leurs revenus. M. Erwan Balanant. Cela ne coûtera rien puisque ce sera défiscalisé ! M. Adrien Quatennens. Si, cela coûtera, mais laissons la question de côté. Comment feront-ils pour compléter leurs revenus, puisqu’ils ne pourront plus acquérir de droits à la retraite ? Ils se tourneront vers la capitalisation, que vous encouragez ainsi de manière considérable. M. Nicolas Dupont-Aignan. Mais oui ! Il a raison ! M. Bruno Millienne. Cela se fait déjà ! M. Adrien Quatennens. Auparavant, jusqu’à 324 000 euros de salaire annuel, on cotisait comme tout le monde pour acquérir des droits. Désormais, la limite sera de 120 000 euros. Certes, au-delà de 120 000 euros, il existera une cotisation dite « solidaire » – je laisse de côté le débat sur le trou financier que ce changement provoquera. Mais ces personnes chercheront à compléter leurs revenus. Emmanuel Macron leur adresse un message clair, que l’on pourrait traduire ainsi : « Mes chers amis, vous qui avez du fric, pourquoi vous embêtez-vous avec ce modèle rétrograde qu’est la sécurité sociale ? Allez mettre votre argent chez les banquiers et chez les assureurs ! » C’est limpide. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe FI. – Protestations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Ugo Bernalicis. Imparable, sans compter la défiscalisation qui va avec ! M. Bruno Millienne. Et la liberté individuelle, qu’en faites-vous ? M. Rémy Rebeyrotte. Pitoyable ! Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Vigier. M. Philippe
Vigier. Je tiens à vous remercier, monsieur le secrétaire d’État, pour
les réponses que vous avez bien voulu apporter à mes questions sur des cas
d’école. M. Ugo Bernalicis. Absolument ! Je confirme ! M. Philippe Vigier. Néanmoins, à ce stade du débat, il est important que vous nous disiez si vous envisagez toujours de déposer un volume de vingt-neuf ordonnances. Je crois savoir que le Gouvernement a déposé cinquante-huit amendements sur le projet de loi, qui sont disponibles depuis la fin de l’après-midi, et certains d’entre eux concernent des principes énoncés à l’article 1er. Il me paraît essentiel que vous nous éclairiez à leur sujet car, comme je l’ai déjà fait valoir avec plusieurs de mes collègues, la représentation nationale ne peut pas être mise face à vingt-neuf ordonnances, restreignant naturellement le champ d’intervention des parlementaires, sans explications. Mme la présidente. La parole est à M. Pierre Dharréville. M. Pierre Dharréville. Un député de la majorité a déclaré tout à l’heure qu’il se disait ici beaucoup de contrevérités. Je le confirme : nous en avons eu de nombreux exemples depuis le début de la discussion du texte en séance. M. Patrick Hetzel. Excellent ! M. Pierre
Dharréville. Pour justifier la réforme, nous avons vu fleurir beaucoup
d’éléments de langage contredits par les faits – j’ai tout à l’heure dit
deux mots à propos de la situation des femmes. Mme Caroline Fiat. Voire pas reçus du tout ! M. Pierre Dharréville. …ils discutent volontiers avec nous. Nous avons donc reçu François Hommeril, président de la CFE-CGC – qui n’était pas non plus demandeur de cette mesure. Mme la présidente. Merci, monsieur Dharréville. M. Pierre
Dharréville. J’en termine en deux phrases, si vous me le permettez,
madame la présidente. Mme Caroline Fiat. Bravo ! Mme la présidente. La parole est à Mme Corinne Vignon. Mme Corinne Vignon. La technique oratoire fréquemment utilisée dans cet hémicycle, qui tente de faire croire aux Françaises et aux Français qu’une majorité écrasante de nos concitoyens sont contre cette réforme,… M. Fabien Roussel. D’après le dernier sondage, ils sont 57 % à l’être ! Mme Corinne Vignon. …est une pure imposture. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.) Demandez aux Françaises et aux Français s’ils veulent supprimer les régimes spéciaux : ils sont pour. (Mêmes mouvements.) Demandez aux Françaises et aux Français qui gagnent 600 ou 700 euros de retraite s’ils souhaitent une retraite minimale à 85 % du SMIC : ils sont pour. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM. – Exclamations sur les bancs des groupes GDR et FI.) M. Fabien Roussel. Posez donc la question aux Français par référendum ! Mme Corinne Vignon. Demandez aux Françaises qui n’ont qu’un enfant si elles veulent bénéficier d’une majoration de leur pension de 5 % : elles sont pour. (« Oui ! » et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM et quelques bancs du groupe MODEM.) Demandez aux femmes fonctionnaires qui ont eu deux enfants et ont bénéficié d’une majoration de quatre trimestres – alors que pour une salariée du privé, la majoration en représentait seize – si elles veulent l’équité : elles sont pour ! (Mêmes mouvements.) Mme Caroline Fiat. Mais oui, demandez-leur ! M. Fabien Roussel. Posez la question aux Français ! Organisez un référendum ! Mme Corinne Vignon. Demandez aux Françaises qui n’ont pas fait une carrière complète et qui doivent travailler jusqu’à 67 ans si elles sont d’accord pour partir en retraite deux ans plus tôt : elles sont pour ! (Applaudissements et encouragements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Christian Hutin. Convoquez un référendum ! Mme Corinne Vignon. Eh oui, les silencieux qu’on n’entend pas, les gens qui ne descendent pas dans la rue, qui ne brandissent pas de pancartes, qui ne courent pas les plateaux télé, nous les avons rencontrés dans les 150 ateliers citoyens que nous avons organisés en France ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Eh bien, ces gens-là, quand on leur parle du système universel, ils sont pour ! (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM. – Les députés des groupes FI et GDR scandent : « Référendum ! ») Mme Caroline Fiat. Mme Vignon veut un référendum ! Mme la
présidente. Mme Vignon a enflammé l’hémicycle, mais calmons-nous à
présent ! M. Christian Hutin. Madame Vignon, votre enthousiasme est fantastique. Mais hier, nous avons défendu une motion référendaire :… Mme Caroline Fiat. Eh oui ! M. Christian Hutin. …si tous les Français dont vous nous parlez sont pour la réforme, pourquoi avez-vous peur d’un référendum ? (Applaudissements sur les bancs des groupes LR, FI et GDR ainsi que sur quelques bancs du groupe SOC et parmi les députés non inscrits.) Les 300 députés de la majorité ici présents vous applaudissent avec fougue, mais ce ne sont pas eux qui votent lors d’un référendum ! Soumettez l’ensemble de vos questions au référendum et je vous assure que le résultat sera très surprenant ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe FI.) Ayez le courage, contrairement à hier soir, d’organiser un référendum sur la réforme des retraites ! Que le président de votre groupe reprenne votre question et nous donne la possibilité d’adopter une motion référendaire ! Nous verrons alors si vous avez raison ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LR, FI et GDR.) M. Fabien Roussel. Bravo et merci, madame Vignon ! On veut d’autres interventions comme celle-là ! Mme la présidente. Je mets aux voix les amendements nos 1489 et identiques. (Il est procédé au scrutin.) Mme la
présidente. Voici le résultat du
scrutin : (Les amendements nos 1489 et identiques ne sont pas adoptés.) Mme la
présidente. Sur les sous-amendements nos 41890, 41895,
41902 et 41899 à venir, je suis saisie par le groupe de la Gauche démocrate et
républicaine de demandes de scrutin public. Mme Gisèle Biémouret. Il vise à proposer un principe de non-régression. Il est essentiel de garantir aux assurés le respect de leur sécurité matérielle et de réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. Nous regrettons une étude d’impact où les femmes sont invisibles. Dans sa seconde version, elle ne propose aucune simulation qui serait pourtant utile. Les temps partiels, les congés maternité ou sans solde viendront diminuer le montant du salaire annuel brut et donc de la retraite. Autre problème : les critères de pénibilité aujourd’hui retenus valorisent plus les carrières d’hommes. Mais on ne peut pas oublier la pénibilité des métiers liés aux services à la personne, essentiellement féminins : ils sont souvent répétitifs et impliquent des postures difficiles. (M. Régis Juanico applaudit.) Mme la présidente. La parole est à M. Pierre Dharréville, pour soutenir le sous-amendement no 41890. M. Pierre
Dharréville. C’est un sous-amendement de précision. Mme la présidente. La parole est à M. Sébastien Jumel, pour soutenir le sous-amendement no 41895. M. Sébastien Jumel. Madame l’ambassadrice, je ne sais pas qui vous avez rencontré dans vos réunions tupperware… (Vives protestations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Rémy Rebeyrotte. C’est d’un sexisme épouvantable ! M. Bruno Millienne. Sexiste ! Vous n’avez pas le droit de dire ça ! M.
Sébastien Jumel. En revanche, je suis prêt à vous permettre…
(Tumulte. – Protestations ininterrompues et claquements de pupitre sur les
bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Rémy Rebeyrotte. Honteux ! C’est du Georges Marchais ! M. Jimmy Pahun. Excusez-vous au moins ! M. Fabien Di Filippo. Mais quoi ? Moi aussi, je fais des réunions tupperware ! Mme la présidente. S’il vous plaît, mes chers collègues, calmez-vous ! M. Sébastien Jumel. Les réunions tupperware, ce sont des réunions où il y a peu de monde et où on achète des produits qu’on regrette aussitôt. C’est cela, la définition des réunions tupperware. (Vives exclamations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) M. Rémy Rebeyrotte. Sexiste ! Mme la présidente. On se calme ! M. Sébastien Jumel. Je vous propose d’aller rencontrer : Arnaud, contrôleur dans une verrerie ; Christian, manœuvrier du pont Colbert ; Clément, marin de Transmanche Ferries ; Didier, conducteur mécanicien de machines industrielles dans la verrerie ; Emmanuelle, ouvrière dans l’agroalimentaire ; Jean-Luc, chauffeur de benne à ordures ; John, éboueur ; Julie, conductrice de TER ; Julie, infirmière de nuit à l’hôpital public ; Marc, électricien de maintenance dans l’automobile ; Marc, releveur de compteurs ; et encore une trieuse de verre à Saint-Gobain Desjonquères. Vous verrez que ce qu’ils disent tranche singulièrement avec les petites réunions entre-soi où se vendent des produits qu’on regrette immédiatement d’avoir achetés ! (Exclamations et huées sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) Mme la
présidente. Mes chers collègues, chacun a pu faire claquer son pupitre
et exprimer sa désapprobation. Je suggère à M. Jumel d’éviter les
métaphores déplaisantes et aux auteurs d’accusations un peu rapides de sexisme
de ravaler également ce qualificatif. Retrouvons notre calme ! M. Pierre Dharréville. Je reviens sur la question de l’universalité qui n’est pas au rendez-vous. Monsieur le secrétaire d’État, je souhaiterais obtenir des réponses à plusieurs questions précises. J’en ai posé une tout à l’heure et je voudrais, si vous me le permettez, en poser une autre. (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.) Un député du groupe LaREM. Sexiste ! Un autre député du groupe LaREM. On veut des excuses ! Mme Perrine Goulet. On exige du respect ! M. Christian Hutin. Madame la présidente, pourriez-vous rétablir l’ordre ? M. Pierre Dharréville. Je voudrais savoir comment vous envisagez la question de la convergence entre le public et le privé. Comme vous le savez, le taux de cotisations patronales dans le secteur public est très élevé – aux alentours de 60 % en moyenne. Comment comptez-vous réaliser la transition et comment sera-t-elle financée ? Mme la
présidente. Les sous-amendements nos 41899 et 41916 de
M. Pierre Dharréville sont défendus. M. Hubert Wulfranc. Rappel au règlement ! Rappel au règlementMme la présidente. Monsieur Wulfranc, si c’est pour relancer la polémique, je vous invite à bien réfléchir à vos propos. Sur quel fondement souhaitez-vous prononcer ce rappel au règlement ? M. Ugo Bernalicis. Pratiques commerciales trompeuses ! Mme la
présidente. Monsieur Bernalicis, calmez-vous ! Les meilleures
blagues ont une fin ! M. Hubert Wulfranc. Madame la présidente, sur le simple fondement de votre autorité. (Rires. – Applaudissements sur les bancs des groupe LaREM et MODEM.) Mme la présidente. Poursuivez ! M. Hubert Wulfranc. Je vous demande de faire en sorte que le débat se poursuive sans agitation. (Exclamations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) Mme la présidente. C’est précisément, monsieur Wulfranc, le type de remarque susceptible d’inspirer un peu d’émoi… M. Hubert Wulfranc. Nos propos ne doivent pas être couverts par des réactions qui, quels que soient leurs auteurs, troublent la bonne parole d’un collègue. (Exclamations sur de nombreux bancs des groupes LaREM, LR, MODEM et UDI-Agir.) M. Fabien Di Filippo. Il a raison ! Article 1er (suite)Mme la présidente. La parole est à M. Sébastien Jumel, pour soutenir le sous-amendement no 41904. (Exclamations et huées sur les bancs des groupes LaREM, LR, MODEM, SOC et UDI-Agir.) M. Fabien Roussel. Il faut suspendre la séance, madame la présidente ! Suspension et reprise de la séanceMme la présidente. Je suspends la séance pendant deux minutes afin de voir les présidents de groupe. (La séance, suspendue à vingt-trois heures quinze, est reprise à vingt-trois heures vingt.) Mme la
présidente. La séance est reprise. M. Hubert Wulfranc. Puisque ce projet de loi nous offre l’occasion de faire état d’expériences, je voudrais me projeter en 1981,… Un député du groupe LaREM. C’est ce qui s’appelle se projeter vers l’avenir… (Sourires sur les bancs du groupe LaREM.) M. Hubert Wulfranc. …lorsque la retraite à 60 ans est apparue dans la vie des salariés du pays. Les salariés, parmi lesquels certains d’entre vous peut-être, ont accueilli cet acquis social avec un extrême bonheur, une joie vécue au quotidien, partagée dans les familles et les entreprises à l’échelle du pays. M. Aurélien Pradié. Merci tonton ! M. Hubert Wulfranc. Quarante ans plus tard, vous proposez de porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans. M. Sylvain Maillard. On vit plus longtemps ! M. Hubert Wulfranc. Quarante ans plus tard, vous nous imposez un processus de régression sociale, en invoquant deux types de soutenabilité : l’une démographique, l’autre financière. Tout en vous situant dans une pure logique libérale,… Mme Sophie Auconie. Deux minutes de temps de parole ! M. Hubert Wulfranc. …vous avez une vision malthusienne qui consiste… Mme la
présidente. Merci, monsieur Wulfranc.
(« Ah ! » sur les
bancs du groupe LaREM.) M. Pierre
Dharréville. Je me garderai de terminer le propos de mon collègue pour
le laisser le faire plus tard. Mme la présidente. La parole est à M. Éric Coquerel, pour soutenir le sous-amendement no 41985. M. Éric
Coquerel. Monsieur le secrétaire d’État, à chaque fois qu’on vous fait
remarquer que les pensions vont baisser à cause du calcul sur l’ensemble d’une
carrière et non plus sur les vingt-cinq meilleures années, vous nous répondez
que les salaires portés au compte le sont à 50 % sur les vingt-cinq
meilleures années. Pour que le futur système soit préférable au régime actuel,
je suppose que vous vous engagez donc à ce que le taux ne soit plus de 50 %
mais de 75 ou 80 %, sans quoi nous serons perdants, car la totalité d’une
carrière englobe les salaires les moins élevés. M. Ugo Bernalicis. Imaparable ! Mme la présidente. La parole est à M. Sébastien Jumel, pour soutenir le sous-amendement no 41914. M. Sébastien Jumel. Tout d’abord, je tiens à préciser que, dans mon intervention précédente, je voulais seulement dire que 160 réunions réunissant peu de monde avaient peu de valeur à nos yeux. M. Rémy Rebeyrotte. À votre place, je n’y reviendrais pas ! M. Sébastien Jumel. Cela étant dit, je voudrais parler des réunions liées au grand débat national. J’ai assisté à la réunion de lancement, à Grand-Bourgtheroulde, où la parole était confisquée, où les prises de parole étaient triées sur le volet, où l’arbitre jouait à domicile. Dès le début, le grand débat national était pipé. M. Fabien Di Filippo. C’est vrai ! M.
Sébastien Jumel. Je me suis intéressé aux réunions suivantes, notamment
à celle de Rodez, où le Président de la République a tenu les propos
suivants : « Le pacte social implicite qu’on a fait depuis des
décennies dans l’éducation nationale, c’est de dire : on ne vous paye pas
très bien, votre carrière est assez plate […] mais vous partez à la retraite
avec un système qui est mieux calculé que chez beaucoup d’autres, parce que
c’est le système où l’on calcule sur la base des six derniers mois […] Et c’est
pourquoi les enseignants comme quelques autres professions, je ne peux pas leur
dire du jour au lendemain, vous allez passer dans le nouveau système parce que
leur système est calculé sur les six derniers mois. Si je passe au nouveau
système qui est tout au long de la vie, tous les enseignants seront
lésés. » M. Aurélien Pradié. Amen ! M. Sébastien Jumel. …pour dire que les paroles n’engagent que ceux qui les croient. M. Fabien Di Filippo. Surtout avec Macron ! M. Sébastien Jumel. Votre projet de réforme et une addition de renoncements, de mesures qui vont léser les salariés que nous représentons, notamment les fonctionnaires. Ce matin, nous avons rencontré le secrétaire général de la FSU. Les négociations engagées lui font dire que, pour l’instant, les promesses d’augmentation de pouvoir d’achat en primes se limiteront à 45 euros par mois. M. Vincent Descoeur. C’est exact ! Ce n’est pas à la hauteur ! M. Sébastien Jumel. C’est loin du compte et loin de compenser la baisse de pension générée par votre nouveau mode de calcul. Un député du groupe LaREM. C’est faux ! M. Sébastien Jumel. Monsieur le secrétaire d’État, sur ce sujet, traité dans l’article 1er, dont l’inconstitutionnalité est avérée, le compte n’y est pas, loin de là. Et ce ne sont pas vos 160 réunions qui sont de nature à nous réconforter. Mme la présidente. La parole est à Mme Emmanuelle Anthoine, pour soutenir le sous-amendement no 42085. Mme Emmanuelle Anthoine. Le présent sous-amendement, dont l’auteur est notre collègue Le Fur, vise à préciser que les réformes des retraites prennent en considération l’exposition aux facteurs de pénibilité. Il prend en compte la diversité des facteurs de pénibilité – port de charges, travail de nuit ou posté, gestes répétitifs entraînant des troubles musculo-squelettiques, exposition à des substances chimiques, au bruit ou à des vibrations – que connaissent les salariés de secteurs aussi divers que l’agroalimentaire ou le BTP. Mme la présidente. La parole est à M. Sébastien Jumel, pour soutenir le sous-amendement no 41918. M.
Sébastien Jumel. Dans cette affaire des retraites, la question de
l’espérance de vie est évidemment au cœur des préoccupations des Français. Or,
comme le montrent les études effectuées par les observatoires régionaux de la
santé et par l’Agence nationale de santé publique, l’espérance de vie en bonne
santé varie en fonction du salaire perçu et du métier exercé. Mme la présidente. La parole est à M. Pierre Dharréville, pour soutenir le sous-amendement no 41920. M. Pierre
Dharréville. L’amendement de notre collègue Gisèle Biémouret tend à
résorber les inégalités entre les femmes et les hommes, objectif qui nous semble
indispensable et que vous n’atteindrez pas avec vos mesures. Mme la présidente. La parole est à M. Patrick Hetzel, pour soutenir le sous-amendement no 42087. M. Patrick Hetzel. L’objectif de ce sous-amendement, dont l’auteur est Marc Le Fur et que plusieurs collègues du groupe Les Républicains ont cosigné, est de prendre en compte la situation des mères. En effet, la naissance d’un enfant peut avoir un impact sur la carrière d’une femme. Or notre groupe accorde une grande importance à la situation des familles et à celle des mères. Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission sur l’amendement et les sous-amendements ? M. Nicolas
Turquois, rapporteur. Je formulerai une réponse de principe aux
nombreux amendements du groupe Socialistes et apparentés visant à constituer des
listes et des inventaires, amendements que des sous-amendements viennent
compléter, le plus souvent au moyen d’adjectifs. Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ? M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. L’avis du rapporteur sur votre
amendement m’a paru clair, madame Biémouret. Je pense comme lui que, sur le
fond, votre demande est satisfaite. C’est pourquoi je vous invite également à le
retirer. Les informations contenues dans l’étude d’impact, dont nous avons
discuté en commission spéciale, sont précises : demain, la retraite moyenne
des femmes des générations 1980 et 1990 sera améliorée de 6 à
13 % ; en revanche, celle des hommes restera inchangée en moyenne pour
la génération 1980 et augmentera de 6 % pour la génération 1990. Votre
groupe conteste sans doute la pertinence des parcours types que nous avons
proposés, mais ces taux indiquent de manière tangible que la redistribution
prévue par le nouveau système de retraite sera favorable aux femmes. Par
conséquent, votre demande, qui est légitime, me paraît en tout point
satisfaite. M. Ugo Bernalicis. Convergence des luttes ! (Sourires sur les bancs du groupe FI.) M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. …entre les retraites du secteur public et du secteur privé sera en fait celle du secteur privé et du secteur public vers le système universel de retraite. C’est ainsi que nous avons envisagé les évolutions prévues dans le projet de loi. (Exclamations sur les bancs du groupe FI.) Mme Clémentine Autain. Mais le taux unique est aligné sur le privé ! Mme la présidente. Madame Autain, je vous en prie ! M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. Nous traiterons du rapprochement du secteur privé avec le système universel de retraite à l’article 15, puis du rapprochement du secteur public avec le système universel de retraite à l’article 18. Je parle ici de la convergence des cotisations et non de celle des âges de départ à la retraite. Votre question portait bien sur ce point, monsieur Dharréville ? M. Pierre Dharréville. Oui. M. Laurent
Pietraszewski, secrétaire d’État. Ce sujet, sur lequel vous être
spécialiste, est important, et je préférerais que nous ouvrions véritablement la
discussion lorsque nous aborderons les articles concernés. M. Ugo Bernalicis. Vous ne nous avez pas répondu ! Mme la présidente. La parole est à M. Ugo Bernalicis. M. Ugo
Bernalicis. Monsieur le secrétaire d’État, permettez-moi de souligner,
pour commencer, que vous n’avez pas répondu à la question technique de mon
collègue Éric Coquerel. Je vous remercie par avance de bien vouloir réparer cet
oubli. M. Frédéric Petit. Ben voyons ! M. Ugo
Bernalicis. Premier élément : actuellement, pour une carrière
complète, le minimum garanti par la caisse de retraite autonome des avocats est
de 1 400 euros. Vous fanfaronnez en déclarant qu’avec votre système
plus juste et plus solidaire ce montant sera de 1 000 euros. Que nous
racontez-vous là ? Mme Caroline Fiat. Et voilà ! M. Ugo Bernalicis. Et vous appelez ça un système juste, solidaire et universel ! C’est une blague, j’espère ! (Applaudissements sur les bancs du groupe FI et sur plusieurs bancs du groupe LR.) Mme la présidente. La parole est à M. Éric Woerth. M. Éric
Woerth. Le sujet des droits familiaux, dont nous avons déjà beaucoup
parlé, revient toujours dans nos débats. J’aimerais à mon tour en dire quelques
mots. Mme la présidente. La parole est à Mme Christine Pires Beaune. Mme Christine Pires Beaune. Cet amendement, dont l’auteure est ma collègue Gisèle Biémouret, concerne les femmes. J’évoquerai à ce propos deux professions majoritairement exercées par des femmes, d’où la féminisation usuelle de la dénomination des personnes qui les exercent : il faut savoir que 20 % des infirmières et 30 % des aides-soignantes partent en retraite avec un taux d’invalidité. Mme Caroline Fiat. Eh oui ! Mme Christine Pires Beaune. L’espérance de vie d’une infirmière est de 78 ans, soit sept ans de moins que l’espérance de vie moyenne chez les femmes. Tous deux sont des métiers pénibles, et c’est d’ailleurs pourquoi elles sont classées, quand elles exercent dans la fonction publique hospitalière, dans la catégorie dite « active ». La remise en cause de cette catégorie par votre réforme leur fera perdre cinq années par rapport à l’âge de départ à la retraite anticipée. Comme les enseignants, les infirmières et les aides-soignantes vont être les grandes perdantes de votre réforme. M. Ugo Bernalicis. Eh oui ! Mme Christine Pires Beaune. Les aides-soignantes nées après 1980 vont perdre leur droit de partir à 57 ans, ce qui est tout simplement injuste, sachant que 40 % d’entre elles ne vont pas au bout de leur carrière. M. Vincent Descoeur. C’est peut-être universel, mais surtout injuste ! Mme Christine Pires Beaune. Si votre réforme ne constitue pas un recul, vous devriez être d’accord pour l’adoption de cet amendement, qui leur permettra de conserver non pas des avantages, mais leur classement en catégorie active et donc leur droit – car ce n’est pas un avantage – à partir plus tôt, compte tenu de la pénibilité de leur métier. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC. – M. Jean-Yves Bony applaudit également.) M. Christian Hutin. Bravo ! Mme la présidente. La parole est à M. Nicolas Dupont-Aignan. M. Nicolas
Dupont-Aignan. L’amendement no 23978 est essentiel
parce qu’il garantit le maintien d’un minimum de justice sociale. Je voudrais
revenir sur la situation des femmes. Mme Caroline Fiat. Vous y pensez maintenant ? M. Nicolas Dupont-Aignan. J’appelle l’attention de notre collègue qui s’est livrée tout à l’heure à une opération de communication, et qui ne m’écoute pas : quand les Français vont découvrir le décalage entre vos slogans et la réalité des calculs, imaginez leur déception ! M. Fabien Roussel. Les députés de la majorité de seront plus là ! Ils auront été battus ! M. Nicolas
Dupont-Aignan. Nous avons droit à un mensonge permanent. Quand on
entrera dans le détail, en examinant chaque article, on s’en s’apercevra
d’autant plus. Ainsi, à la page 185 de l’étude d’impact, vous
écrivez : « la majoration de pension pour enfants […] bénéficiait, en
masses financières, principalement aux hommes ». Mais vous ne comptez pas
les huit trimestres par enfant auxquels la mère a droit actuellement ; vous
comptez uniquement le bonus de 10 % au titre du troisième enfant. Mme la présidente. La parole est à M. Pierre Dharréville. M. Pierre
Dharréville. Je ne reprendrai pas les deux démonstrations qui viennent
d’être faites sur la manière dont les femmes vont être lourdement pénalisées par
votre réforme, contrairement à la légende urbaine que vous essayez de répandre,
selon laquelle votre réforme aura des effets magnifiques. M. Christian Hutin. Très bien, mon cher collègue ! Mme la présidente. La parole est à Mme Catherine Fabre. Mme
Catherine Fabre. Nous pourrons aborder le sujet de l’égalité entre les
femmes et les hommes aux articles 43 à 46, puisque c’est leur objet, mais
je vais déjà vous démontrer, point par point, que nous sommes présents sur tous
les fronts pour atteindre cette égalité. M. Cédric Roussel. Votre réforme, on va la supprimer ! Mme
Catherine Fabre. Deuxièmement, le texte reconnaît l’impact des enfants
sur la carrière des femmes non à partir du troisième enfant mais dès le
premier : leur pension de retraite augmentera alors de 5 %, puis de
10 % au deuxième et de 17 % au troisième. Cela n’existait pas jusqu’à
présent. Or toutes les femmes, pas seulement les plus précaires, sont
potentiellement concernées. M. Vincent Descoeur. Hors sujet ! Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Paul Mattei. M.
Jean-Paul Mattei. Nous avions pris l’habitude, en commission spéciale,
d’examiner des amendements répétitifs ; nous découvrons maintenant la
pratique des sous-amendements répétitifs. Mme la
présidente. Nous en venons aux votes. (Il est procédé au scrutin.) Mme la
présidente. Voici le résultat du
scrutin : (Le sous-amendement no 41890 n’est pas adopté.) Mme la présidente. Je mets aux voix le sous-amendement no 41895. (Il est procédé au scrutin.) Mme la
présidente. Voici le résultat du
scrutin : (Le sous-amendement no 41895 n’est pas adopté.) Mme la présidente. Je mets aux voix le sous-amendement no 41902. (Il est procédé au scrutin.) Mme la
présidente. Voici le résultat du
scrutin : (Le sous-amendement no 41902 n’est pas adopté.) Mme la présidente. Je mets aux voix le sous-amendement no 41899. (Il est procédé au scrutin.) Mme la
présidente. Voici le résultat du
scrutin : (Le sous-amendement no 41899 n’est pas adopté.) (Les sous-amendements nos 41916, 41904, 41912, 41985, 41914, 42085, 41918, 41920 et 42087, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.) (L’amendement no 23978 n’est pas adopté.)
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